Démocratie ou barbarie

Une classe dans une école technique de la banlieue défavorisée de Liège ...
Des étudiants de 16 à 18 ans, peu intéressés par les cours ...
Le directeur du Conservatoire de Verviers, et son épouse, professeur de musique dans cette école ...

Ils vont proposer aux étudiants l'écoute d'une œuvre majeure du XXième siècle, le huitième quatuor de Chostakovitch.
Pour qui ne connaît pas cette œuvre, il s'agit d'une dénonciation de la barbarie, du fascisme, de la guerre, une œuvre extrêmement dure. Les professeurs ne prononcent pas les mots "musique classique", ce qui fermerait immédiatement les oreilles des auditeurs.

Pendant les vingt-cinq minutes que dure le CD, on aurait entendu voler une mouche dans la classe.
Puis, seconde audition, en demandant aux étudiants de noter les mots qui passent par leurs têtes.
Des résultats époustouflants : "guerre", "misère", "barbarie" ... Des adultes cultivés ne s'en seraient sans doute pas mieux sortis.

Les professeurs de français et d'histoire vont maintenant prolonger, à travers leurs cours, cette expérience unique.
Une expérience menée dans le cadre d'un projet belge, Démocratie ou Barbarie qui a pour but de transmettre aux plus jeunes la mémoire des atrocités du siècle passé.

Et devant un tel succès, ces étudiants viendront, en fin d'année, assister à l'exécution de l’œuvre par des élèves du Conservatoire de Verviers, exécution relevée d'un ballet mis au point par les classes de danse. Un vaste projet débuté en septembre, qui s’achèvera en mai 2012.

Si je vous transmets ce fait divers, c'est parce qu'il montre qu'il y a des pédagogues courageux et motivés, et qu'il y a dans ce que nous appelons les bas-fonds de la jeunesse un potentiel souvent négligé, parce qu'on n'y croit plus.

Alors, une petite note d'espoir réchauffe les cœurs ...

Le tout est de savoir comment les mots sont interprétés et ce qu'ils représentent dans leur tête ...
Mais effectivement une lueur d’espoir est "peut-être" là.